Aphorismes évolutifs

Les photos que je ne parviens pas à faire quand je veux, ce sont des prises de son.

Il y a un moment, où même avec un appareil à la main, après avoir fait maintes prises de vues, je m’arrête satisfaite, gonflée d’émerveillement et là, je n’ai plus qu’à prier.

Ah, que j’aimerais retrouver pas mal de photos de moi enfant, grandissante, à ces instants clés que j’aurais vu revenir plus grande, appareil bientôt à la main.

Quand viendra le jour où mes photos du quartier m’intéresseront ?

Et quand une image fixe hantera-t-elle nos conversations, résumant à un instant passé nos relations avec notre interlocuteur. Ne garder qu’une photo unique ; existe-t-elle ?

Trop de photos que l’on ne prenait pas. Tant de photos que l’on n’imprime plus. Cela coûtait trop cher. Plus d’intérêt pour tant d’images devenues (?) inutiles. Trop de souvenirs perdus. Tant de paresse.

Les photos de moi, de mon visage et mon corps sûrement plus jamais semblables, que je n’aurai jamais prises, je ne pourrai plus jamais les prendre non plus.

Les photos qui entretiennent notre paresse de nous souvenir et d’imaginer. Les mots déjà dits ou tout faits qui nous évitent de décrire, imager et onomatoper.

Travailler les images de soi pour mieux révéler les images qu’on a en soi.

Écrire, décrire ce que le sujet voit ou imagine de son photographe.

Écrire à partir d’une photo, sur son hors-cadre, son contexte ; écrire comme photographe, comme poseur et comme celle que l’on est devenue. Dire les pensées d’alors et celles d’aujourd’hui. Supposer ce que le « partenaire » en a pensé et ce que les autres en voient.

Aquareller à partir de visuels m’a permis de revoir les lignes et les taches de couleurs, un peu les formes aussi et de laisser mon inconscient en déduire les expressions. Plutôt que de m’affoler dans les mots et les phrases, que trop de choses à dire se bousculent, laisser vagabonder mon esprit au gré du pinceau m’a détendue quant à la tâche à accomplir et à mon esprit noir.

Dans la vie, je regarde surtout pour ne pas me cogner, pour chercher, retenir et comprendre. Ma vie, c’est de voir le beau et d’essayer de le rendre, le communiquer et d’en faire partager la gratitude.

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