Pour faire une bonne citronnade

Pressez, pressez jusqu’à l’écorce un ou deux beaux citrons bien clairs, à la couleur acide. Ce sera notre thème: tout l’intérêt du stage concentré dans ce goût fort et rafraichissant, un peu piquant sur la langue. Il faudra se battre à chaque texte pour donner du peps. Il ne faudra ni se dégoûter à force d’indigestions, ni trop manger. Il ne faut pas vivre pour manger. Il faudra en garder l’impulsivité de l’injonction. Le thème « à table! », n’est pas non plus celui de « santé », ni « bon appétit », mais il y fait penser. A table: c’est se préparer à aller manger ou à discuter? Passer aux toilettes, se laver les mains,… Dans les bonnes familles, on passe « à table », quand la table est déjà mise, les couverts disposés, les mets déjà prêts et fumants. Et c’est vrai que l’on se parlera, que l’on discutera.
Il fut un temps où dans la politique belge, on n’arrêtait pas d’utiliser cette expression « qu’il fallait se mettre à table », « qu’il était temps de se mettre à table ». « A table » à toutes les sauces. Ça m’énervait car ces politiques ne voyaient probablement que des papiers, des idées, de propositions à se mettre sous les dents et ce, probablement encore, dans des salles de réunions sans autre odeur que celle de leurs transpirations, sur des chaises de bureaux ou des fauteuils de direction, bien sûr, mais n’ayant rien à voir avec des chaises de restaurant, de banquet ou de salle à manger. Berk. De plus, ça ne faisait pas du tout sérieux.
Le citron, ça éclaircit la gorge et pendant l’atelier, on se rincera sûrement le gosier. voilà qui est fait, qui est dit.
On dit plutôt « santé », en trinquant avant de boire un bon breuvage. Dans ce cas de citronnade, cela aurait pu convenir, d’autant que je ne sais pas encore si l’on va pouvoir manger? (Et donc « bon appétit »?.. A part pour la tarte au flan que j’ai amenée en guises de dessert?) Mais peut-être, cette boisson n’est-elle pas assez « sélect » pour trinquer? Surtout, elle n’est pas encore prête à être savourée.
Continuons donc la recette. Il nous faut ajouter 6 à 7 cuillères de sucre en poudre. C’est en quelque sorte, la poudre de perlimpinpin qui fait que l’écriture, écrire moi-même, me permet de vaguement m’identifier aux auteurs de livres qui me plaisent, de prendre plus à cœur leurs interviews, rencontres et dédicaces. Ce sucre me permet aussi de me rendre compte du travail et de l’effort que représente l’écriture.
Mais je choisirais, une fois de plus, d’utiliser mon super sucre Tagatesse. Pourquoi? Pour ne par exagérer avec les calories, pour ne pas me prendre la tête, attraper le gros cou. A me prendre pour un écrivain. Pour profiter de ce moment, cette boisson partagée de notre thème citronné.
Avant cela, remplir encore le reste de la cruche d’eau fraîche d’une bouteille ou du robinet. Dans notre enfance et encore aujourd’hui, maman n’achète quasiment pas d’eau en bouteille. Nous étions une famille nombreuse, le plastique revenait cher, déjà que nous payions l’eau de distribution… Et donc l’eau, c’est comme l’écriture, le bien être qui coulent, parfois plus douloureusement, souvent avec plaisir. On dilue le breuvage, mais le concentré de citron sucré donnera son goût à l’ensemble et la dilution rendra le tout buvable.
Ne pas oublié de mélanger, se laisser aller et servir enfin le tout dans de beaux verres, un par convive. Une pensée, un présent, une gourmandise partagée à chacune d’entre nous.

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