Inspiration principale: un cours, un stage, un rêve. Place au « rêve de Bèbère »…

Vers 5 ans, j’avais découvert mon nouveau petit frère au fond d’une valise dans le vieux grenier. Un choc !

35 ans plus tard, vers ses 20 ans, ses 20 ans à elle, je l’ai retrouvée. Je ne peux plus l’appeler clownette. Elle a grandi, respire comme tout le monde ou presque ; c’est Madame &Claire.

Madame &Claire, te souviens-tu ? Tu viens encore d’en rêver ? Je lui explique ?…

 

Autrefois, on allait souvent à la mer. On partait à 4 en voiture, et cela, malgré nos jambes trop longues depuis bien longtemps. Papa fixait la route, imperturbable, injoignable. Maman se préparait déjà à être enterrée vivante dans le sable, comme d’habitude…

En 79, on avait décidé de t’emmener. Dans le coffre : il n’y avait plus de place ailleurs. On était encore bien cons, malgré mes 24 ans et…mais peut-être que cela ne compte pas ? Enfin. Bernard avait 18 ans et toi, tu devais fêter tes 3 ans et demi.

 

Perdue dans ton sommeil douloureux du trajet (le mouvement de la voiture : ce ronron qui berce, les voix transformée comme par un rideau d’eau, nos particules de souvenirs laissée sur place, attirée par les ondes, les ondées du paysage, et toutes ses lueurs qui résultent de leurs mélanges et nous reviennent dans les cahin-caha de la route.), tu mis « pieds à mer » complètement déboussolée. Tu n’avais retenu qu’une chose, je viens de le comprendre : chercher Maman !

Tu t’étais éloignée. Bernard senti ton retour. Lui, dans son calme raide d’autiste…, scrutait l’horizon : espoir d’apercevoir des vikings. Tu étais déjà revenue, pleurant presque comme une sirène, quand l’apparition aquatique eut lieu…Pas de réaction. Mais ça, au moins, c’était « normal » ?

Moi, à la plage, j’avais tout vu. Les gens s’étaient amassés en foule, ouvrant des yeux ronds pour ne rien manquer. Mais Bernard et toi, à l’abri des dunes et n’ayant rien remarqué, c’était ça qui était vraiment cocasse.

Je t’ai alors expliqué ces quelques détails qui le rendaient différent. Depuis sa sortie de la valise, il avait un comportement étrange. A tout propos, il regardait le lointain. Il ne s’adressait pas aux gens, ou plutôt, ne les appelait pas. Tout au plus, leurs patronymes. La plupart du temps, il le passait immobile, les bras serrés le long du corps et les épaules tellement relevées que l’on ne voyait plus son cou.

 

Ce jour-là, Bèbère, inquiet de l’agitation ambiante, avait décidé de se changer. Il lui fallait le maillot ! Maman, vaguement intriguée, était vaillamment sortie de son trou pour l’espionner. (Un espion : personne ne regardant que d’un œil, par-dessus un coin de cabine et ne laissant entrevoir de sa blouse qu’un tiers de tissus au grand maximum ! Un tout petit coin de sa jupe à volant a du échapper à sa vigilance. Père, presque complètement absent est sûrement allé voir… Ah non !…). Ton oncle, mon colocataire !, appareil en main, apparut sans avoir prévenu. Ta décision était déjà prise… En un éclair, en un temps, trois mouvements, tu me tendis une branche équarrie et tu déclenchas. Le temps de me retourner et je vis : Bébère s’élançait vers Maman !

 

Encore 10 secondes, le temps d’un coup de baguette vers ton agitation de la photo, blanche au départ… et Bernard s’exclama : « Mouma ! ».

Ces quelques minutes que tu nous fit vivre, inspirèrent certainement 2 vocations, si pas 3 ? La mienne d’abord : je m’engageai comme Monsieur Loyal ; choix stratégique s’il en est, car je n’étais capable alors que de peu d’autres choses…et cela m’eut permis d’observer plus attentivement le monde du cirque qui m’attirait. Découvrir les travaux et trucs et astuces qui font la vie des magiciens m’intéressait particulièrement.

Bernard, quant à lui, non content de s’être libéré de son mutisme forcé, s’est découvert une passion qui l’emmènerait au bord des plus belles piscines du monde. Avec le splendide polaroïd que tu lui remis, il fixa et fixe encore les plus belles sirènes (de la nage synchro).

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